La convocation est officiellement tombée : Alexandre Benalla et Vincent Crase – filmé aux côtés de l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron lors des incidents du 1er mai –, tous deux mis en examen pour "violences en réunion" notamment, seront auditionnés, mercredi 19 septembre, devant la commission d'enquête sénatoriale, a annoncé le Sénat.
La convocation officielle à la réunion de la commission des Lois du Sénat, reçue jeudi par les sénateurs, précise qu’Alexandre Benalla est convoqué à 8h30 et Vincent Crase, chef d'escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale et ancien salarié du parti présidentiel La République en marche, à 10h30. Doit également être entendu le même jour Yann Drouet, ancien chef de cabinet du préfet de police de Paris.
La commission a précisé dans un communiqué que ces auditions, effectuées dans le cadre d'une commission d'enquête, feront l'objet d'une captation vidéo, retransmise en direct sur le site Internet du Sénat et qu'elles seront ouvertes au public et à la presse, dans la limite des places disponibles.
Après plusieurs revirements, Alexandre Benalla a fini par accepter mardi soir d'être entendu par la commission, afin d'éviter des "poursuites judiciaires" à l'issue d'une violente passe d'armes avec le Sénat. Il a notamment qualifié le président de la commission des Lois, Philippe Bas, de "petit marquis".
Pressions de l’exécutif sur le Sénat
La question de l'audition de l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron a également provoqué une vive tension entre le Sénat et l'exécutif.
La ministre de la Justice a ainsi à plusieurs reprises défendu la séparation des pouvoirs, plaidant que la commission ne devait pas empiéter sur l'instruction en cours. Elle a aussi affirmé que personne n'était "dupe" de "l'instrumentalisation" politique de l'affaire Benalla.
En outre, selon le site de L'Obs, Emmanuel Macron aurait appelé mardi le président du Sénat, Gérard Larcher, pour lui demander de garantir les équilibres institutionnels, estimant en substance que la commission sénatoriale sur l'affaire Benalla s'en éloignait.
L'entourage de Gérard Larcher a confirmé jeudi que ce dernier avait bien reçu un appel du président de la République, sans en révéler la teneur. L'entretien a porté entre autres sur la commission d'enquête sénatoriale, mais également sur des sujets législatifs, a simplement précisé la présidence du Sénat.