Alassane Mbaye, le griot des VIP : « Harouna Dia m’a donné tellement d’argent que j’ai songé arrêter ma carrière »

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 27 Juillet 2016 à 17:22

Mise impeccable, pose de star, agenda surbooké, parfum hors de prix, Alassane Mbaye a l’attirail du parfait Vip… Son surnom de griot des Vip n’est donc pas tombé de nulle part ! L’homme reçoit dans l’intimité de son salon au décor recherché, quelques jours après son hommage au milliardaire Harouna Dia. Occasion toute trouvée pour faire le bilan de cette soirée où les billets de banque et les cadeaux l’ont submergé. Entre autres…


L’OBS


 

 

Vous avez récemment organisé une soirée au Grand Théâtre, en hommage au richissime homme d’affaires Harouna Dia. Qu’est-ce qui vous a motivé ?

Cette soirée se justifie largement par la dimension humaine de l’homme. Sa générosité et ses largesses ne sont plus à démontrer. Il est également un homme de confiance du président de la République qu’il ne cesse d’épauler dans ses entreprises. Rien que pour cela, je lui voue grand respect. Je n’ai rien de plus cher que mon pays, le Sénégal et si je vois quelqu’un œuvrer pour sa stabilité, je ne peux que le porter haut dans mon estime. Toutefois, la raison qui m’a le plus poussé à lui rendre hommage, c’est qu’il m’a soutenu et aidé durant ma maladie. J’étais gravement malade et les médecins ont jugé nécessaire de me faire évacuer à l’étranger. C’est Harouna Dia qui a pris en charge tous les frais. Ce qui m’a le plus touché, c’est lorsqu’il est venu à mon chevet, alors que je sortais juste du bloc opératoire. Il m’a réconforté et donné beaucoup d’argent, avant de reprendre les airs. Son geste m’est allé droit au cœur…

 

De quoi souffriez-vous ? 

Je souffrais des yeux et j’avais des signes d’AVC. Par la grâce de Dieu, tout va pour le mieux. Ça m’est arrivé pendant le Magal de Touba. Je ne voyais presque plus. Je pense avoir pâti de la chaleur et de mes nombreux va-et-vient. Un de mes proches m’a fait la remarque que mon visage se déformait d’un côté et que ma bouche pendait. Sur le coup, je n’y ai pas cru. Mais, après m’être regardé dans la glace, j’ai constaté les dégâts. J’ai voulu forcer et poursuivre mes activités à Touba. Je n’ai pas tenu, on m’a ramené sur Dakar où j’ai fait le tour des hôpitaux et cliniques. Partout, le diagnostic était le même : mon mal était dû à une sinusite chronique et il fallait que je sois évacué hors du pays. On a parlé des Etats-Unis, de la France, mais c’est finalement en Tunisie que j’ai été traité. Je rends grâce à Dieu, tout est rentré dans l’ordre.

 

Vous aviez donc des relations privilégiées ? 

Bien entendu ! Je lui ai d’ailleurs dédié trois chansons. Ce qu’il a fait pour moi est inestimable. Je ne pense pas qu’une personne puisse faire ça pour son prochain, dans le monde actuel…

 

Dîtes-nous en un peu plus… Quelle est la plus forte somme d’argent qu’il vous a remise ? 

Vous savez, ce n’est pas pour rien qu’on me surnomme le griot des Vip. J’ai reçu toutes sortes de présents dans ma carrière, des biens inestimables. Il ne manque plus qu’un avion sur ma liste de cadeaux. Mention spéciale à Harouna Dia, je ne le remercierai jamais assez. Mais, son argent n’est pas ce qui me motive, c’est plutôt l’estime qu’il me porte.

 

Durant la soirée, les millions ont plu sur scène. Tout comme les clés de villa et de voiture, des terrains. A combien estimez-vous ce pactole ?

C’est tout-à-fait normal, ça se passe ainsi chez nos voisins du Mali, pourquoi pas ici au Sénégal ? D’ailleurs moi-même, avant de monter sur scène, j’ai offert 5 billets pour la Mecque et le lendemain, 5 autres. Sans compter les 10 millions que j’ai offerts aux griots qui ont laissé leurs occupations pour venir me prêter main forte. Hors scène, j’ai aussi redistribué 10 millions. Tout ceci en l’honneur de Harouna Dia, il en vaut la peine. Mais je ne vais pas vous dire le montant exact que j’ai reçu. Ce ne serait pas décent…

 

A distribuer des dizaines de millions et autres billets pour La Mecque, c’est dire que vous avez dû garder une somme colossale… 

Vous avez bien remarquez que beaucoup de personnalités se gardent de donner maintenant en public. C’est dire que sur comme hors scène, mes bienfaiteurs n’ont pas lésiné sur les cadeaux. Retenez juste que j’ai bien été servi. Celui à qui je rendais hommage, Harouna Dia m’a franchement gâté. Je n’en revenais pas après qu’il m’a remis de l’argent. Je lui ai même dit que je pouvais arrêter ma carrière de chanteur. Honnêtement, le plus riche des hommes n’aurait cette propension à offrir pareille somme.

 

L’avocate Dior Diagne s’est aussi illustrée…

La villa qu’elle m’a offerte se trouve sur la Vdn (Voie de dégagement nord). Un bien pareil ne se donne pas, mais elle l’a fait pour moi. Je ne trouve pas les mots pour lui exprimer ma gratitude. Le jour où je vais aménager, j’inviterai les caméras de télévision, afin que tout le monde voie ce merveilleux présent.

 

Qu’est-ce qui vous lie ?

C’est à elle que j’ai d’abord dédié une chanson, avant Harouna Dia que j’ai connu par son entremise. C’est une grande amie. Si elle a décidé de m’offrir cette villa, c’est par solidarité à Harouna Dia. Elle m’a confié que puisque je rendais hommage à Harouna Dia, son grand ami, elle ne me donnera pas une voiture ou un billet pour La Mecque, mais plutôt une villa. C’était donc pour elle, une manière de montrer sa fierté et sa joie pour ce «Sargal» que j’ai initié en l’honneur d’Harouna. Je lui suis très reconnaissant.

 

Quel est le secret de Alassane Mbaye pour s’inviter dans la cour de ces personnalités ?

Je suis loyal et sincère. Un bon griot doit être de bons conseils et ne pas se contenter de jeter des fleurs à ses bienfaiteurs. Il ne doit pas non plus, leur tourner le dos en période de vaches maigres. Dans n’importe quelle situation, il doit être présent, prêter une oreille attentive et même aider financièrement, s’il le faut, sans que personne n’en sache. En outre, si je décide de chanter les louanges d’une personne, je ne le fais pas à moitié. Et le plus important, c’est que je ne m’accompagne pas avec des gens pour leur argent. Je regarde avant tout, leurs qualités humaines et n’hésite pas à les remettre sur les bons rails, si jamais, ils fautent.

 

Les plus démunis n’ont donc aucune chance d’avoir vos faveurs ?

Je suis bien loin de toutes ces considérations. Pour moi, il ne s’agit pas d’être riche ou pauvre, mais d’avoir des qualités. Pour avoir mes faveurs, il suffit juste d’être digne.

 

A être aussi proche de ces hommes et femmes aux comptes en banque bien fournis, ne risquez-vous pas de vous attirer les foudres de vos pairs griots ? 

Un vrai griot professionnel n’est pas jaloux. Etre griot est un don génétique, mais il faut aussi en apprendre les rouages. Ainsi, on ne risque pas d’être jaloux de son pair.

 

Ne peut-on pas considérer votre mode de vie comme facile, du moment que vous vivez presque en pique-assiette ?

Depuis la nuit des temps, ça se passe ainsi. Les griots sont incontournables dans la société. Chanter les louanges d’une personne n’est pas non plus une mince affaire. Passer des nuits blanches à composer une chanson, trouver des harmonies et mémoriser toute la lignée de ces personnes, n’est pas du tout facile. Donc, quoi de plus normal que nos bienfaiteurs se sentent honorés et touchés par nos mélodies et nous le rendent, à coup de millions…

 

Au point de délaisser votre carrière de chanteur ? 

Loin de là ! J’ai presque fini deux albums que je compte livrer au public d’ici à décembre prochain. Ensuite, je vais organiser mon anniversaire au Grand Théâtre en février 2017. Et mes chansons sont toujours d’actualité. La preuve, les Sénégalais étaient en nombre à mon appel et j’ai fait le plein au Grand-Théâtre. Que de la fierté…

Cheikh Amidou Kane
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