Agression verbale contre le préfet de Kanel: les "farberies" d’un intouchable

Rédigé par Dakarposte le Lundi 20 Février 2017 à 06:05 modifié le Lundi 20 Février 2017 06:11

Chassez le naturel, il revient au galop. Le député de l’Alliance pour la République Farba Ngom a encore fait parler de lui. Et de triste manière. En s’en prenant hier au préfet de Kanel lors des obsèques du défunt consul du Sénégal au Congo, l’ami autoproclamé  du président de la République n’a pas failli à son statut d’intouchable qui lui colle à la peau.

 Qu’ont en commun Farba Senghor et Farba Ngom en dehors de leurs prénoms ? D’être les fous de présidents qu’ils servent avec une fidélité certes louable mais qui frise un zèle démentiel. Pour le premier cité, le libéral, des circonstances atténuantes peuvent même lui être trouvées au regard de la virulence des sorties de son pendant apériste. Farba Ngom fait plus que verser dans un discours menaçant et vipérin. Il y ajoute un passage à l’acte qui fait passer son homonyme Senghor (du Parti démocratique sénégalais) pour un bisounours. Comme l’agression verbale d’hier contre le préfet de Kanel, Daouda Seck Wade, et les menaces de mort à l’endroit d’un correspondant d’une radio de la place.

Mais avant, il y a eu les coups de feu tirés à Matam en mars 2014 entre ses partisans et ceux du maire Mamadou Mory Diaw. Pris à partie par une foule qui a mal apprécié la tentative de parachutage de son poulain Mody Sy, pour l’installation du comité électoral local, il a dégainé, selon des témoins et vider son chargeur  pour se tirer d’affaire. Avec l’assurance de l’impunité propre aux tenants du pouvoir, le proche compagnon du Président Sall refuse de déférer à la convocation de la police pour répondre sur l’information ouverte par les enquêteurs. Trois ans après les faits, Farba se fait toujours désirer par le procureur Cheikh Diakhoumpa alors que le maire Diaw s’est expliqué devant le représentant de la loi.

Mais c’est une année plus tôt, décembre 2013, que le parlementaire a étalé toute l’étendue de sa violence en venant aux mains avec le directeur général de l’Anej Birame Faye…dans le Palais de la République. Selon des témoins de la scène, une remarque mal placée du député sur la prééminence fatickoise dans le nouveau régime a été à l’origine de la castagne entre les deux hommes, dans le bureau du directeur de cabinet politique, Mahmoud Saleh.

Toutefois, pour se rendre compte de l’influence du députe-maire d’Agnam Civol, il faut se baser sur ses déclarations dans lesquelles il s’arroge ouvertement des prérogatives de chef de gouvernement. Lors de la formation du Gouvernement de Mahammed Boun Abdallah Dionne, en août 2014,  l’honorable Farba déclarait : « Au cours des tractations pour la formation du gouvernement, le Président Macky Sall m’a joint au téléphone pour me demander une personne pour représenter le Département de Matam dans l’attelage gouvernementale, occasion que j’ai saisie pour mettre ce jeune (Ndlr Yaya Abdoul Kane ministre de la poste et des Télécommunications) qui me voue un respect considérable et, je suis sûr que ce ministre ne va jamais me combattre dans le Bossea. Ce ministre va faire ce que je veux. »

S’il a véhémentement nié avoir tenu de tels propos, il a quand même eu une influence assez pesante au point d’envoyer le ministre des Télécommunications le représenter à l’installation d’un « proche » nouvellement élu à la mairie de Matam, Mamadou Mory Diaw.  Devant de tels faits d’armes, il n’est pas étonnant que ‘’l’ami’’ de l’homme d’affaires Arona Dia puisse tenir des propos malveillants et désobligeants à l’encontre d’une autorité administrative en l’occurrence le préfet de Kanel, Daouda Seck Wade. Et cela devant le gouverneur de la région de Matam et d’un ministre de la République. Mais tout porte à croire que Farba Ngom qui s’est battu pour faire triompher l’APR dans le Fouta, et pour être député puis maire, a sans doute oublié que le Sénégal est une République et non un royaume. Mais à qui la faute ?
Dakarmatin.com
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