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Affaire du douanier Amadou Diadji Ba, la CREI n’est pas un Krim

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 23 Décembre 2016 à 09:56 modifié le Vendredi 23 Décembre 2016 - 10:01

Affaire du douanier Amadou Diadji Ba, la CREI n’est pas un Krim

L’ensemble des Sénégalais ont toujours cru que la CREI, qui a été instituée par Abdou Diouf pour apeurer les vétérans du PS en désenghorisant, n’a été activée par Macky Sall que pour soumettre Karim Wade de l’OCI à un rythme judiciaire infernal.  Et leur conviction a toujours été indéniable. Mais la reprise de service de cette Cour de Justice d’exception dément. 

Un douanier, Amadou Diadji Ba, Lieutenant-Colonel, est appelé à la barre pour s’expliquer sur l’origine de la somme de 150 millions de francs CFA qui lui aurait été volée. Pour un simple douanier en service, ses biens seraient estimés à 500 millions de francs. Macky Sall ne badine donc pas. La CREI n’est pas pour Karim. Elle n’est pas un krim, ou du moins un crime.

La corruption et l’enrichissement illicite sont au cœur du Sénégal. Ils sont des vieilles pratiques qui ne font que prendre de l’ampleur, de régime politique en système partisan. Ceux qui sont donc passés à la barre de la CREI ne sont que la simple et banale face visible de l’Iceberg. Après Karim Wade et Cie, et ensuite avec le cas de ce Lieutenant-colonel Amadou Diadji Ba, l’occasion s’offre pour assainir le Sénégal et imposer à tous des rapports civilisés, moraux et policés avec l’argent.

« Bras long » : le  cancer économique, social et politique

La corruption est l’une des plus grandes et des plus graves déformations du système public sénégalais. Elle trahit les principes de la morale et les normes de la justice sociale. Ce qui est surtout gravissime, est qu’elle compromet le fonctionnement correct de l’Etat en influant négativement sur le rapport entre les gouvernants et les gouvernés.

Le terme « bras long » est une expression inscrite au cœur de la civilisation sénégalaise. La conscience d’un citoyen de ne jamais disposer d’un droit parce ce que n’ayant pas ce que les Sénégalais appellent un « bras long », introduit une méfiance croissante à l’égard des Institutions et des Services publics en causant une désaffection progressive de tous vis-à-vis même de la politique, de ceux qui les pratiquent et de ses représentants. C’est la seule raison de l’affaiblissement des Institutions de la République.

Macky Sall est un Républicain. Il l’a proclamé. Certainement c’est la raison pour laquelle il se dresse contre ce mal.

L’enrichissement illicite provient de la prédation des finances publiques ou de la corruption. Ces fléaux déforment à la racine le rôle des Institutions représentatives car ils les utilisent comme terrain d’échange politique entre serviteurs de l’Etat, requêtes clientélistes et prestations des gouvernants. C’est l’une des raisons pour lesquelles le Sénégal n’avance pas comme le rêvent et le veulent les Sénégalais car les choix politiques favorisent les objectifs restreints de ceux qui possèdent un « bras long », c’est-à-dire les moyens de les influencer et empêchent la réalisation du bien commun de tous les citoyens.

Ces mille services corrompus !

Amadou Diadji Ba, le Lieutenant-colonel de la Douane qui dispose d’un demi-milliard de francs CFA en biens, est tombé. Mais il faut bien et bien regarder le Sénégal et ses Services. Même si ce n’est point un demi-milliard de francs, que de policiers dans ce pays sont corrompus et corrompent de sorte que le Directeur national, Oumar Maal, se voit dans l’obligation morale de prendre ses responsabilités.  Des policiers, des agents d’administrations tant sollicitées par des citoyens, Port Autonome de Dakar, les Directions de Transports, les aéroports, etc. partout et partout au Sénégal, il faut décaisser le plus souvent en cachette pour voir ses problèmes réglés, ses démarches administratives vite diligentées et se mettre bien à l’abri de tractations normales.

Un Douanier est tombé. Mais une politique vigilante, sérieuse, circonspecte et assidue devrait être menée pour faire disparaitre ce fléau. Déjà, au Sénégal, il suffit juste d’être un politicien pour se retrouver un beau et bon jour propriétaire de maisons, de biens automobiles impressionnants et se transformer rapidement en distributeurs automatiques de billets de banque. On n’en parle pas et l’écrasante majorité de ceux qui s’engagent en politique ne sont animés ni de patriotisme, ni de sacerdoce, mais d’une simple volonté de s’enrichir. Il existe au Sénégal beaucoup de politiciens qui n’ont jamais exercé de métier dans leur vie et sont devenus simplement richissimes.

Et combien sont-ils ces journalistes sénégalais qui roulent en 8×8 et se reposent dans les palaces ambrés, sans jamais être interpellés par leurs employeurs  malgré le véniel salaire qu’ils reçoivent ?

Le Piroguier

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