Affaire Lamatin Beach: Luc Nicolaï devant la Cour suprême le 16 juillet prochain

Rédigé par Dakarposte le Mardi 9 Juillet 2019 à 18:48 modifié le Mardi 9 Juillet 2019 18:50

L’affaire de la drogue placée dans une chambre à l’hôtel Lamatin Beach de Saly, zone touristique, située dans la région de Mbour à 80 km de Dakar, sera à nouveau devant dame Justice. La Cour suprême va se pencher le 16 juillet prochain sur le dossier qui a accablé le promoteur de lutte (Lamb en wolof), Luc Nicolaï.


L’affaire de la drogue qui a valu à Luc Nicolaï un mandat d’arrêté non exécuté, est loin de connaître son épilogue. Le promoteur de lutte devra se présenter à la Cour suprême le 16 juillet prochain. Cette dernière va se pencher en chambres réunies sur un pourvoi dû à un moyen récurrent et non sur un rabat d’arrêt. 

Condamné à cinq (5) ans de prison dont un (1) an avec sursis et 100 millions et 200 millions de F Cfa à payer respectivement à Bertrand Touly et à l’hôtel Lamantin Beach, avec un mandat d’arrêté en sus, Luc Nicolaï a formulé un pourvoi en cassation contre la décision rendue par la Cour d’appel de Saint-Louis, au Nord du Sénégal. 

La partie adverse, Bertrand Touly qui n’est pas prêt à lâcher du lest, estime que le promoteur de lutte n’a même pas le droit de faire un pourvoi, puisqu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt qui n’est pas encore exécuté.
 
 
Malgré une condamnation à cinq (5) ans d’emprisonnement dont un (1) an avec sursis des chefs de détention de drogue, association de malfaiteurs et complicité de tentative d’extorsion de fonds et un mandat d’arrêt effectif exécutoire, Luc Nicolaï, dans les habits du gentleman arnaqueur, est libre comme l’air. 


Intouchable, Cheikh Luc Nicolaï a encore défrayé la chronique en organisant des combats de lutte, au stade municipal de Mbour dimanche, où ils ont été momentanément interrompus, à la suite de l’effondrement d’une tribune amovible où étaient regroupés des amateurs de lutte ainsi que des touristes français. 

A l’occasion, plusieurs personnes ont été blessées, dont certaines grièvement. Mais, qui est la cuirasse protectrice de Luc Nicolaï qui est devenue une énigme judicaire. Pourquoi Luc Nicolaï a encore le droit d’être promoteur de lutte ? Sa responsabilité pénale n’est-elle pas engagée dans l’organisation et le montage de cette estrade à Mbour? Qui protège Luc Nicolaï ? Autant de questions auxquelles, il est difficile de trouver des réponses. Mais, du côté de la justice, les réponses sont claires. Sa liberté conditionnelle est « illégale » et le mandat d’arrêt décerné reste toujours en "suspens" comme par enchantement. Qui est l’ange gardien du « Gentleman arnaqueur » ? 

Pourtant dans l’affaire Bertrand Touly C/Cheikh Luc Nicolaï, Abdou Khadir Kébé et Djibrine Diop, prévenus d’association de malfaiteurs, détention de drogue, atteinte à l’administration de la justice et tentative d’extorsion de fonds, la chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Saint Louis, statuant sur renvoi après cassation, avait, en date du 24 octobre, rendu un arrêt qui condamnait Cheikh Luc Nicolaï à cinq (5) ans d’emprisonnement dont un (1) an avec sursis des chefs de détention de drogue, association de malfaiteurs et complicité de tentative d’extorsion de fonds. 

Aussi, un mandat d’arrêt avait été fait le 24 octobre 2017. Et depuis lors, silence radio. Et le promoteur vaque à ses occupations et organise même des combats de lutte. 

Pour rappel, les avocats de Luc Nicolaï avaient formé pourvoi contre ledit arrêt, le 26 octobre 2017. Or en droit, aux termes des dispositions combinées des articles 36 et 71-1 de la loi organique n°2017-09 sur la Cour suprême, le pourvoi n’est pas suspensif en ce qui concerne les mandats de dépôt ou d’arrêt décernés. 

Dans ce même ordre d’idées, est-ce que la libération conditionnelle préalablement accordée à Luc Nicolaï par l’ancien Garde des Sceaux, alors que la décision n’avait pas encore acquis un caractère définitif du fait de l’examen, encore en cours, des voies de recours, est de nature à avoir un tel effet suspensif ? 

D’autant que, selon les anciennes dispositions du Code de procédure pénale de 1965, à l’époque où l’Administration Pénitentiaire dépendait du Ministère de l’Intérieur, « la libération conditionnelle ne peut être accordée aux inculpés, prévenus et accusés en détention provisoire, ni aux condamnés ayant formé opposition, appel ou pourvoi ; elle n’est pas accordée, non plus, aux condamnés en cours de peine qui font l’objet, par ailleurs, d’une information ou d’une condamnation définitive ». 

La donne a-t-elle changé sur le plan doctrinal et juridique depuis l’adoption des nouvelles dispositions relatives à la liberté conditionnelle, issues de la loi n°2000-39 du 29 décembre 2000 (articles 699 et suivants du code de procédure pénale). Ismaïla Madior Fall, a certainement des réponses à apporter. 

Là est la grande question, alors que le mandat d’arrêt a été fait par la Cour d’Appel de Saint Louis (1ère Chambre correctionnelle vu les articles 110, 114, 115, 121, 122, 123, 124, 126, 451, 452, 483 et suivants du Code de procédure pénale. 

Un mandat qui devrait être exécutoire puisqu’il a été donné mandat à tous les Huissiers ou Agents de la Force publique, de conduire à la Maison d’arrêt de Saint-Louis, Luc Nicolaï où il devait être détenu. 

Pour rappel, dans l’affaire Bertrand Touly C/Cheikh Luc Nicolaï, Abdou Khare Kébé et Djibrine Diop, prévenus d’association de malfaiteurs, détention de drogue, atteinte à l’administration de la justice et tentative d’extorsion de fonds, la chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Saint-Louis, statuant sur renvoi après cassation, avait rendu en date du 24 octobre 2017, un arrêt dont le dispositif était ainsi conçu : 

« Condamne Cheikh Luc Nicolaï à cinq (5) ans d’emprisonnement dont un (1) an avec sursis, des chefs de détention de drogue, association de malfaiteurs et complicité de tentative d’extorsion de fonds ; 

-Condamne Abdou Khadre Kébé à (05) ans d’emprisonnement dont trois (03) ans et six (06) mois avec sursis, 

Décerne un mandat d’arrêt contre Cheikh Luc Nicolaï, 

Confirme le surplus 

Sur les intérêts civils 
Alloue à Bertrand Touly es nom, la somme de cent millions (100.000.000) de francs cfa et es qualité de DG de Lamantin Beach, la somme de de deux cent millions (200.000.000) de francs cfa. ; 

Condamne solidairement Cheikh Luc Nicolaï, Djibrine Diop et Abdou Khadir Kébé au paiement des dites sommes. » Leral.net vous promet de revenir plus amplement sur cette affaire. 

Alors pourquoi Luc Nicolaï court toujours et qui le protège ? Mystère et boule de gomme. La boîte de Pandore n’est pas totalement ouverte sur cette affaire…
Mamadou Ndiaye
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