Affaire Café de Rome- Le tribunal, insensible au sort des employés arrêtés, notamment une hypertendue, rejette encore la demande de LP...L'affaire renvoyée au 24 novembre prochain... (EXCLUSIVITÉ DAKARPOSTE)

Comme annoncé en exclusivité par dakarposte.com, ce qu'il est convenu d'appeler l'affaire Café de Rome a été évoquée ce lundi. En effet, la salle 1 du prétoire de Dakar a abrité le procès des employés du Café de Rome poursuivis pour association de malfaiteurs et abus de confiance. C'est le nommé Thierry, chargé de sécurité du dit café qui a déposé une plainte au nom de l'employeur (la famille Rahal, propriétaire également de l'hôtel LE TERROU BI).

A l'audience de ce lundi, les avocats de la défense se sont accordés à soulever des exceptions de nullité. Soit dit en passant,l'exception de nullité est invoquée face à un acte juridique ou une procédure invalide. Soit les formes imposées par la loi n’ont pas été respectées, soit il manque un élément indispensable.

Comme s'ils s'étaient passés le mot, les conseils juridique de la dizaine d'employés mis aux arrêts ont sollicité l'annulation du procès verbal d'enquête préliminaire. Par conséquent, l'annulation de toute la procédure.

Prenant la parole, le ministère public a ramé à contre courant en requérant de rejeter toutes les exceptions de nullité.

Puis, le tonitruant Me Elhaj Diouf (avocat de la défense) de revenir à la charge pour faire un de ses numéros de One Man show dont lui seul semble détenir l'emphase. Tenant en haleine toute la salle, le célèbre plaideur de faire la remarque comme quoi il n'a pu voir ses clients dès les premières heures de la mise en garde à vue comme stipulé par l'article 5 du règlement de l'Umeoa, mais plutôt à la 49 heures après prorogation de leur garde à vue. Selon Me Elhaj Diouf, "le parquet n'est pas à l'aise aujourd'hui parce que tout a été violé".

Du coup, le public en majorité constitué de proches, parents des accusés applaudira spontanément, mais sera stoppé net par Me Elhaj Diouf "himself" qui rappellera la solennité de l'audience. "Vous n'êtes pas au marché !" lance t'il.

Par la suite, les avocats de la défense ont derechef plaidé une demande de mise en liberté provisoire pour leurs clients, dont une d'entre elle, en l'occurrence Colette Faye souffrirait parce qu'hypertendue. "Elle a été même hospitalisée pendant des heures à l'hôpital Principal de Dakar pour stabiliser sa tension" plaide un des conseils de la défense.

Niet a répondu de but en blanc le tribunal. Leur demande liberté provisoire a été encore rejeté par le tribunal. Leurs conseillers ont beau plaidé la demande de Lp, arguant que leur mise en liberté provisoire ne peut nuire à la manifestation de la vérité compte tenu du fait qu'ils sont tous régulièrement domiciliés, présentant des garanties de représentation en justice, mais le tribunal a catégoriquement refusé.


Pour rappel, plus d'une dizaine d'employés du du Café de Rome ont été placés sous mandat de dépôt hier, après 96 heures de garde à vue à la Division des investigations criminelles. Les mis en cause sont poursuivis pour vol au préjudice de l'employeur et complicité de vol. Ils auraient dérobé pas moins de 20 millions de Francs Cfa de la comptabilité au bout de neuf mois. Il ressort des éléments de l'enquête que les caissiers subtilisaient les devises (Euros ou Dollars) de la comptabilité, avec la complicité de toute la chaîne en charge des finances. Pis, ils falsifiaient les tickets, après avoir encaissé les clients et leur avoir remis de bons tickets. Seulement, dès que le client tourne le dos, la caissière du jour confectionne un autre ticket.

Ainsi, un client pouvait payer la facture d'un plat de brochettes mixte et une tasse de café à 8000 FCfa, la caissière ne mentionnait sur le ticket falsifié que l'achat de la tasse de café, à 1000 FCfa, rangeant à côté les 7000 FCfa restants. Et le vol s'effectuait sur tous les achats jusqu'à sa descente, avant que sa remplaçante, également maillon de la chaîne, ne poursuive l'illicite usufruit que se partageaient les membres de la mafia. Le boss du restaurant qui peinait à mettre la main sur les auteurs de ces actes a déposé une plainte à la Dic, dont les agents ont visionné les caméras de surveillance. Huit employés ont été arrêtés vendredi et deux avant hier. Ce qui porte à dix, le nombre de personnes interpellées dans cette affaire. Les présumés voleurs seront finalement jugés le 24 novembre prochain devant la barre des flagrants délits. Il s'agit de: Aminata FAYE, Fatou Thiam, Khady Diouf, Odille Gomis, Marietou Diawara, Aminata Dabo, Cheikh Sadibou Tamba, Waly Sène, Alioune Diamanka, Amadou Diao Diallo, Marie Niang et Colette Ndoffe Faye