Affaire Barthélémy Dias – La grande "fumisterie" nationale

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 21 Octobre 2016 à 01:46 modifié le Samedi 22 Octobre 2016 16:36

Hier, la presse nationale tout entière, alignée derrière l’opposition et une société civile " politique" financée de l’étranger avait entrepris de combattre un ennemi commun, le président Abdoulaye Wade en l’occurrence. Beaucoup de contrevérités, mensonges savamment composés dans les officines de services secrets occidentaux et clichés sur les dictateurs africains qui dilapident l’argent public avaient été débités pour le combattre.  

Les leaders de l’opposition d’alors, tétanisés par les résultats obtenus par Wade lors de son élection pour un second mandat en 2007, avaient conclu -par crainte du ridicule s’ils avaient crié à la fraude- que «des djinns» avaient voté en sa faveur. Conséquence désastreuse pour eux, le Pds et ses alliés raflent tous les sièges à l’Assemblée nationale à la suite de leur décision de boycotter les législatives qui devaient se tenir le 25 février 2007 mais qui n’ont eu lieu que plus de trois mois plus tard, le 3 juin, à la suite d’un décret présidentiel très controversé sur la répartition des députés.
Faute de cadre officiel de dialogue avec le pouvoir et avec le concours discret des puissances occidentales, principalement la France, son allié traditionnel britannique et son patron, les Usa qui redoutaient le volontarisme panafricain mis en œuvre par Wade, l’opposition d’alors, sous l’impulsion de communistes dissimulés sous le masque d’une vertueuse société civile avait mis en scène un film à succès au titre pompeux d’ "Assises nationales".
C’est de cette comédie à succès qu’est née l’idée du «sot sotoo» contre Wade au second tour. Mais entretemps il y a eu l’affaire Barthélémy Dias…
Le 22 décembre 2011, alors que les contestations battaient leur plein contre le régime de Wade, la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur est attaquée par des individus présentés comme des nervis envoyés par le pouvoir pour intimider le maire, Barthélémy Dias, à l’époque parmi les contempteurs les plus virulents du pouvoir.

Il y a eu coups-de-feux
 

Face à une presse dont la majorité était acquise à sa cause et une population qui ne voulait plus du régime de Wade, il revendique presque en direct le meurtre de Ndiaga Diop : «J’ai tiré des coups de feux et j’ai atteint des gens… Allez vérifier dans les hôpitaux».
Une fanfaronnade que la majorité de la presse de l’époque et le bon peuple avait applaudie des deux mains. Sauf qu’il y avait une victime. Un homme mort. Qu’il ait été un nervi ou même un tueur à gage n’est pas le problème. Un homme a été tué par balle, l’auteur a été identifié, doit-il être jugé oui ou non ?
Lorsque Barthélémy Dias a été arrêté, toute l’opposition d’alors avait estimé qu’il était victime d’un guet-apens et qu’il se trouvait en position de légitime défense, y compris l’Apr qui avait rejoint le camp des adversaires du régime de Wade. Dans ce combat, Jean Paul Dias, avait rejoint le camp de Macky Sall qui, comme lui était issu des rangs du Pds. Le sort de son fils était en jeu et Wade devait tomber. Directeur de campagne de Macky Sall avec la coalition Macky 2012, avait-il conclu un accord avec ce dernier pour la libération de son fils au cas où ils battraient Wade ? Ceci expliquerait-il aujourd’hui l’entrée dans le maquis de Dias père ?
Toujours est-il que dès la victoire acquise, Macky Sall et ses alliés inscrivent le nom de Barthélémy Dias sur la liste de leur coalition pour les législatives qui devaient suivre et le font libérer. De détenu en attente de son jugement pour meurtre, il devient un respectable député puis, deux ans plus tard il est de nouveau élu, maire cette fois-ci. Et l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf n’est toujours pas élucidée pour raison de… «fumisterie» politique.  
Car c’est une partie de ceux-là mêmes qui avaient crié à son innocence hier qui tentent de l’accabler aujourd’hui parce qu’il s’oppose à l’un d’entre eux, en l’occurrence son chef de parti, Ousmane Tanor Dieng et que par conséquent il se rapproche de l’opposition d’aujourd’hui. Y’a-t-il «wax waxeet» plus flagrant ? Le père Dias, bien connu pour son franc-parler aurait crié à une «vaste fumisterie» s’il ne s’était agi de son fils.
Mamadou Ndiaye
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