Accusé de meurtre sur son concubin hollandais de 75 ans : Amy Loum alias Sonia risque 10 de prison

Rédigé par Dakarposte le Samedi 17 Février 2024 à 17:18 modifié le Samedi 17 Février 2024 17:26

Le dimanche 18 décembre 2019, les gendarmes de Saly avaient été alertés de la découverte du corps sans vie de Joseph Hubert Guillaume Molin. Ce dernier agenouillé au bord du lit, le visage posé sur le matelas, était juste vêtu d'un caleçon. Dans une chambre en parfait désordre, des traces de violences étaient notées sur son corps. Le médecin qui a procédé à l'autopsie de la dépouille décèle un traumatisme crânien grave, trois côtes cassées et des blessures sur le pied.


Il était seul avec son amant âgé de 29 ans à l'époque. Le couple qui vivait ensemble depuis 2017 devait se marier le 31 décembre 2019.

A la barre de la chambre criminelle, l'accusée est revenue cinq ans en arrière pour raconter les faits : "le samedi 17 décembre, après avoir tranquillement dîner chacun est retourné dans sa chambre. C'est en prenant ma douche que j'ai entendu un bruit inhabituel et assourdissant. Je suis sortie de la douche en courant et je me suis rendue dans la chambre de Robert. Il était tombé, il gisait par terre. Je l'ai aidé à se relever, il saignait du genou. Il m'a dit qu'il avait mal aux côtes. Je lui ai suggéré de l'amener à l'hôpital. Mais, il m'a dit d'attendre le lendemain. Le matin, quand je me suis réveillée je suis allée dans sa chambre pour voir comment il allait".

La découverte qu'elle fera changera pour toujours la vie de cette jeune dame qui aujourd'hui à 34 ans. "Je l'ai trouvé agenouillé en bas du lit. La tête posait sur le matelas. Je l'ai appelé en vain mais il ne réagissait pas. J'ai crié plusieurs fois Robert mais il ne réagissait pas. J'ai alors appelé Souleymane Mballo pour lui demander de venir voir ce qui se passait", raconte-t-elle.

Par ces entretiens, Souleymane Mballo prévient les sapeurs pompiers, puis les gendarmes.

L'autopsie dira que toutes les blessures trouvées sur le corps de la victime lui ont été causées par des coups qu'il avait reçus et non par une chute. Amy Loum dira qu'en tombant, son amant s'était appuyé sur la porte-serviette pour se maintenir. Malheureusement la barre en fer va se détacher et il va tomber du côté droit. Il va se blesser sur le côté droit. Le procureur de lui signifier que c'est sur le côté gauche que les blessures ont été trouvées et non la partie droite. Il a subi des blessures sur la partie gauche de son corps.

La juge de la chambre criminelle lui rappelle que lors de son audition, elle avait donné trois versions différentes qui avaient occasionné la mort de son compagnon.

Le procureur pour sa part assure que l'autopsie avait écarté la thèse selon laquelle la victime avait une maladie cardiaque. "Après l'autopsie, tout ce que le légiste a décelé sur le corps de la victime, n'a pas été causé par la chute. La victime a reçu des violences administrées par une personne. Elle a donné plusieurs causes pour justifier le décès de son compagnon : une maladie cardiaque, une chute dans les toilettes.

Elle était seule avec la victime. S'il y a violence exercée sur la victime cela ne peut être que l'œuvre de Amy Loum. L'accusée pouvait surprendre la victime et lui administrer des coups qui ont occasionné sa mort. Des traces de violences, des griffures ont été relevées sur le corps de la victime", assure le procureur.

Il est ainsi convaincu que l'accusée avait volontairement donné la mort à la victime. Mieux, elle avait un mobile. "La victime avait acquis l'appartement grâce à elle et celle-ci devait lui offrir l'appartement. La victime a décidé de vendre l'appartement et de rentrer chez lui en Hollande. Une déception que l'accusée n'a pas voulu accepter. Elle a alors donné la mort à son amant", a soutenu le procureur qui finalement a requis 10 ans de réclusion criminelle.

Ses avocats ont tant bien que mal tenté de la sortir des mailles de la justice. Ainsi, pour Mes Omar Faty, El Hadji Diouf et Mouhamed Fadel Fall la mort de la victime ne devrait pas être imputée à leur cliente.

Pour eux, leur cliente n'avait aucun intérêt à ôter la vie de son amant car ils devaient se marier. Et que c'est la force de la chute qui a occasionné les blessures et causé la mort de la victime.

Me El Hadji Diouf assure n'avoir jamais vu un dossier aussi vide. Puisque leur cliente a été prise en otage depuis cinq ans.

Le délibéré est fixé au 15 mars 2029.




























Omar Ndiaye (leral)
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