Accusation et traque contre Khalifa : le Macky oublie ses scandales financiers

Rédigé par Dakarposte le Lundi 20 Février 2017 à 07:45 modifié le Lundi 20 Février 2017 07:47

Le régime veut la tête de Khalifa Sall. Macky en serait le Maestro. C’est normal. Il est le Chef de l’Etat. Il dispose du monopole de la violence légitime. Mais la finalité politique de cette instrumentalisation de l’appareil d’Etat est abjecte. Elle vise à mettre en apnée un adversaire politique dont on a peur et qui, pourtant, ne constitue pas une grande menace.

C’est Ousmane Tanor Dieng qui est impopulaire. Le combat qui l’oppose à Khalifa ne devrait point engager Macky Sall pour qu’il mène son jeu. Certes, en envisageant de poursuivre un élu local pour un scandale financier, Macky Sall pose un acte de défense du bien commun. Mais son projet de destruction politique de Khalifa Sall est impertinent. Les caisses d’avance de la Mairie de Dakar, de Alfred Goux à Khalifa Sall, en passant par Lamine Diack, Amadou Clédor Sall, Mamadou Diop et Pape Diop, ont toujours relevé du pouvoir exclusif et discrétionnaire du Maire.

La démarche est donc partisane et les gens du Macky oublient que les grands prédateurs des finances publiques actuelles sont de l’APR. Les rapports de l’OFNAC et de l’ARMP attestent de mille scandales et les personnes épinglées ne sont point inquiétées.

Gré à gré  ou corruption, pot-de-vin et vol
Le gré à gré a atteint un niveau inégalé sous Macky Sall et les gens de son parti. Cette forfaiture illustre un laxisme scandaleux et un laisser-aller prédateurs. Pourtant, le Macky cible Khalifa Sall en le soupçonnant de scandale financier. Mais que n’a-t-on pas fait à Dakar Dem Dikk, l’AGETIP, La Poste, la SAED, le COUD, l’ASP, entre autres, dirigés par des gens de l’APR ?

Malgré les Rapports alarmants, personne n’est inquiété. Nafi Ngom Keita a été même abusivement limogée de l’OFNAC pour avoir relevé un viol de la loi et des pratiques corruptrices.
Les rapports de l’ARMP illustrent la désinvolture d’autorités contractantes qui violent impunément le Code des Marchés. 

Des pratiques collusives et un usage abusif de Demandes de Renseignements des Prix sont relevés. Près de 90% renvoient à des fournitures et services matérialistes et bureaucratiques. Avec le gré à gré, le Sénégal a atteint, en 2014, la barre 20% qui est le top dans l’espace UEOMA. Mais les auteurs qui sont de l’APR vaquent librement à leurs occupations politiciennes marchandes.

Macky Sall nomme des gens de l’APR à de graves responsabilités. Ceux-là, une fois épinglés, ne sont ni traduits en Justice, ni destitués pour leur pratique frauduleuse. Leurs procédés sont des méthodes de corruption et de détournement de derniers publics à des fins d’enrichissement personnel et d’activités politiques. Ils ne subissent aucune mesure disciplinaire.

Personne n’oublie les Rapports de l’ARMP et surtout de l’OFNAC sur le scandale du COUD, la Mairie de Sébikotane, le Centre des Services fiscaux de Dakar-Liberté, le gré à gré à l’Education nationale, le foncier national, entre autres. Macky Sall en a fait fi comme il en est ainsi de l’évocation du nom de Ousmane Tanor Dieng dans l’affaire Diack.

Mal gouvernance de Ministre et DG-APR
La gouvernance vertueuse et inextricable aux Lois et Règlements, un Etat non partisan et la protection du bien commun et des finances publiques sont tous trahis. Macky s’engouffre dans des affaires politiciennes et l’esprit partisan envahit sa Gouvernance. Des gens de la Tanorie-UPS/PS, le mènent à une instrumentalisation de l’appareil d’Etat et de l’appareil judiciaire pour éliminer l’ennemi de l’impopulaire homme du HCCT qu’aucun charisme n’illustre.

Jamais Macky ne se dresserait contre Khalifa et Cie s’ils avaient accepté la politique de subordination. Certes le Maire de Dakar est un justiciable. S’il commet un scandale financier, il doit répondre de ses actes. Mais, pour Macky, se taire sur les scandales commis par des gens de son parti et envisager une poursuite politico-judiciaire contre un adversaire d’un autre parti, n’est pas glorieux. Encore que l’accusation est politicienne et inintelligente.

Macky Sall sait qu’avec les gens de son parti, les appels d’offre pour les passations de marché sont contournés, le gré à gré est de plus de 60% du volume des marchés publics, les ententes directes sont louches et le viol des principes qui régissent la commande publique est devenu une forfaiture. L’ARMP et l’OFNAC ont alerté, mais aucune suite disciplinaire n’est réservée à leurs auteurs qui sont de l’APR.

Le dernier scandale est la requête de la DAF dont l’autorité ministérielle, Abdoulaye Daouda Diallo, pour une entente directe, a reçu un avis négatif référencié au N° 5074 MEFP /DCV du 11-11- 2016. L’avis négatif n’a pas empêché le forcing.
Donc, si Macky Sall engage une poursuite contre Khalifa Sall sur la base d’une accusation comprise par tous, qu’il ait la vertu politique de faire aussi pareil pour les épinglés de l’OFNAC et de l’ARMP qui sont de son parti.

Le Piroguier
Cheikh Amidou Kane
Recommandé Pour Vous