J.A: Au Sénégal, la Présidentielle aura lieu en Février 2019, mais la Justice a mis hors jeux deux figures de l'opposition, l'ex ministre Karim Wade et l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall. Qu'en pensez-vous?
Pr Abdoulaye Bathily: Comme je vous l'ai dit, il me semble que l'on est en période de sécheresse démocratique. Au Sénégal comme ailleurs se pose la question du rôle de la justice dans les procès d'opposants, et cela fragilise le système démocratique.
J.A: Iriez-vous jusqu'à dire que la Justice Sénégalaise est instrumentalisée?
Pr Abdoulaye Bathily: Cela fait dix-huit mois que je dis que le procès de Khalifa Sall est politique. La Cour de la Cedeao a déjà rendu un jugement qui considère que la procédure n'est pas équitable. L'Etat Sénégalais qui est membre de la Cedeao et a adhéré à la Charte de la Cedeao, doit se soumettre à ce jugement, mais il ne l'a pas fait jusqu'ici. La Commission des droits de l'homme de l'ONU a abouti pratiquement à la même conclusion. Tout cela montre qu'il y'a une volonté d'éliminer un adversaire. On ne règle pas des problèmes en se servant de la Justice. Actuellement, lorsque des gens sont soupçonnés de malversations contre vous, ils tombent sous le coup de la loi. Mais, lorsqu'ils sont avec vous, vous les épargnez. A partir de ce moment là, la Justice perd sa crédibilité, et le jugement sa légitimité aux yeux de l'opinion. C'est cela qui amène les tensions, et demain une ambiance de règlements de comptes qui porte en germe le recul de la démocratie.
Vous diriez la même chose pour Karim Wade?
Les cas Karim Wade et Khalifa Sall sont différents, mais tous deux doivent faire l'objet d'un traitement équitable. Or, d'autres personnes ont été poursuivies par le même tribunal, la CREI (Cour de Répression de l'Enrichissement Illicite), mais leurs dossiers à eux ont été gelés . Je vais vous dire une chose: voilà cinquante ans que je participe au combat politique au Sénégal, et c'est la première fois que l'on fait écarter par la Justice des candidats à l'élection Présidentielle.
Pr Abdoulaye Bathily: Comme je vous l'ai dit, il me semble que l'on est en période de sécheresse démocratique. Au Sénégal comme ailleurs se pose la question du rôle de la justice dans les procès d'opposants, et cela fragilise le système démocratique.
J.A: Iriez-vous jusqu'à dire que la Justice Sénégalaise est instrumentalisée?
Pr Abdoulaye Bathily: Cela fait dix-huit mois que je dis que le procès de Khalifa Sall est politique. La Cour de la Cedeao a déjà rendu un jugement qui considère que la procédure n'est pas équitable. L'Etat Sénégalais qui est membre de la Cedeao et a adhéré à la Charte de la Cedeao, doit se soumettre à ce jugement, mais il ne l'a pas fait jusqu'ici. La Commission des droits de l'homme de l'ONU a abouti pratiquement à la même conclusion. Tout cela montre qu'il y'a une volonté d'éliminer un adversaire. On ne règle pas des problèmes en se servant de la Justice. Actuellement, lorsque des gens sont soupçonnés de malversations contre vous, ils tombent sous le coup de la loi. Mais, lorsqu'ils sont avec vous, vous les épargnez. A partir de ce moment là, la Justice perd sa crédibilité, et le jugement sa légitimité aux yeux de l'opinion. C'est cela qui amène les tensions, et demain une ambiance de règlements de comptes qui porte en germe le recul de la démocratie.
Vous diriez la même chose pour Karim Wade?
Les cas Karim Wade et Khalifa Sall sont différents, mais tous deux doivent faire l'objet d'un traitement équitable. Or, d'autres personnes ont été poursuivies par le même tribunal, la CREI (Cour de Répression de l'Enrichissement Illicite), mais leurs dossiers à eux ont été gelés . Je vais vous dire une chose: voilà cinquante ans que je participe au combat politique au Sénégal, et c'est la première fois que l'on fait écarter par la Justice des candidats à l'élection Présidentielle.