Le candidat du parti au pouvoir dans la région somalienne du Somaliland, Muse Bihi Abdi, a été déclaré vainqueur mardi des élections présidentielles locales du 13 novembre, battant deux autres candidats de l'opposition.
Le président de la Commission électorale nationale (NEC), Abdukadir Iman Warsame, a déclaré que M. Abdi a remporté 350.909 voix, soit 55,1% du total des votes, devant ses rivaux, Abdirahman Mohamed Abdulahi Irro du parti Wadani (226.099 voix ou 40,73%) et Faysal Ali Warabe du Parti Justice et Développement, UCID, (23.141 voix ou 4,1%).
"Le vainqueur de ces élections présidentielles est Muse Bihi Abdi du parti Kulmiye et Abdirahman Abdulahi, du même parti, est son vice-président", a déclaré M. Warsameh lors d'une conférence de presse à Hargeisa.
M. Abdi devient le 5ème président de la région séparatiste de la Somalie. M. Warsame a indiqué que les élections du 13 novembre ont vu un taux de participation de 80%, précisant que 556.617 électeurs se sont rendus aux urnes sur les 704.089 inscrits.
Lundi, le candidat de l'opposition, M. Irro, a fait savoir qu'il ne reconnaitrait pas les résultats, invoquant des irrégularités électorales massives, notamment l'intimidation d'officiels.
"Nous n'accepterons pas le résultat de l'élection, car elle n'a pas été libre et équitable, des fraudes ont été observées et il y a également eu de la corruption. Certains de nos observateurs ont été arrêtés, tués ou blessés. Même de jeunes âgés de moins de 15 ans ont voté, mais nous appelons nos partisans au calme et à la paix", a souligné M. Irro.
M. Abdi, ancien commandant de l'armée et leader du parti Kulmire au pouvoir, est né en 1948 à Hargeisa.
C'est la troisième élection présidentielle organisée au Somaliland, qui a déclaré son indépendance du reste de la Somalie en 1991, une indépendance qui n'est jamais reconnue.
L'UCID et Kulmiye avaient présenté leurs candidats en 2003 et 2010, mais c'est la première élection pour le parti Wadani.
Le président actuel, Ahmed Mohamed Mohamud, au pouvoir depuis 2010, ne s'est pas représenté. Le mandat de M. Mohamud a expiré en 2015, mais il est resté au pouvoir en raison des retards pris au niveau de l'organisation des élections liés au manque de fonds et aux querelles politiques.
M. Abdi hérite d'une économie fragile fortement dépendante des exportations de bétail et de l'argent envoyé par la diaspora.