L'affaire Khalifa Sall qui défraie la chronique est largement évoquée par le député Cheikh Bamba Dièye. Invité du premier numéro de l'émission "Autour du micro" de Dakarmatin, le leader du FSD/BJ alerte que l'immunité des parlementaires ne tient qu'à un fil en donnant l'exemple du maire de Dakar dont les droits sont, selon lui, bafoués par le pouvoir pour des raisons purement politiques.
"C'est un combat politique dont les instruments émanent de la justice. La pire des injustices est celle qu'on fait sous le couvert de la loi avec le parapluie de la loi, disait Montesquieu. Cela montre qu'aujourd'hui, Macky Sall a l'intention manifeste d'écraser Khalifa Sall en utilisant un seul instrument qu'est la justice pour atteindre ses objectifs. De fait, le fondement du problème est politique, c'est une compétition électorale en perspective de l'élection de 2019.
Mais, ceux qui le fortifient ne sont personne d'autres que le procureur de la République et le système judiciaire en général (…)", lâche l'invité de Pape Alé Niang qui précise que la caisse d'avance pour laquelle l'édile de la capitale est incarcéré est une tradition que l'Etat même a organisée et entretenue au fil des années.
"Ce sont nos lois et chartes qui disent que le député ne peut être poursuivi ou arrêté qu'en cas de flagrant délit. Le plus grave dans cette affaire est le complot entre le Président de la République et le système judiciaire avec le Procureur qui saisit l'Assemblée nationale d'une lettre pour la levée d'une immunité parlementaire qu'il avait jusque-là refusée.
Cela est catastrophique pour notre pays et remet en question notre sécurité et notre liberté. Khalifa a subi de l'injustice lors de l'accusation, lors de la procédure et même dans sa fonction de député", dénonce Cheikh Bamba Dièye qui estime que "la manière dont Khalifa Sall est traitée montre qu'en réalité, nous (député Ndlr) n'avons pas d'immunité parlementaire".
L'invité du premier numéro de "Autour du micro" a par ailleurs reconnu l’échec de l’opposition lors des dernières législatives. Pour ce qui est du dialogue politique, il se demande ce que vaut encore la parole de Macky Sall.