L'exécution de la délégation judiciaire, ordonnée par le juge d'instruction du 2e cabinet du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar et confiée à la Sûreté urbaine de Dakar depuis le 30 septembre 2024, promet des vagues d’arrestations fracassantes. Parmi les personnes dans le collimateur des enquêteurs figurent l’ancien Directeur des Domaines, Mamadou Mamour Diallo, ainsi que l’homme d’affaires Seydou Sarr, cités dans cette affaire d'escroquerie foncière impliquant les titres fonciers 5058/NGA, 13833/NGA et 1838/NGA. Aux côtés de ces figures de premier plan, l’avocat Me Abdourahmane So Lénine, son clerc El Hadji Sèye, et d’autres acteurs encore anonymes, seront poursuivis pour escroquerie sur les deniers publics, complicité d'escroquerie, ainsi que pour faux et usage de faux en écritures privées.
Tahirou Sarr, Me Abdourahmane So et les copies de chèques
D’après des informations exclusives obtenues par L’Observateur, si Me So et son clerc se retrouvent au cœur de l'enquête, c’est parce que l’homme d’affaires Tahirou Sarr, interrogé par les enquêteurs, aurait validé l’authenticité de procès-verbaux de conciliation, ceux des réunions n°0872 du 8 mai 2014 et n°2218 du 18 décembre 2014. Ces documents, censés justifier les indemnisations des familles, attesteraient de paiements effectués par chèques, remis entre les mains de Me So, pour un total de 257 460 000 FCFA pour les deux premiers titres fonciers, et 328 000 000 FCFA pour le dernier. Pourtant, selon les éléments de l'enquête, Tahirou Sarr s'est avéré incapable de fournir les copies de ces chèques, encore moins le numéro du compte à partir duquel ils auraient été émis.
Le silence des domaines, la défense du Gouverneur et les états d’indemnisations
Dans cette affaire marquée par des zones d’ombre, l’enquête a mobilisé toutes les autorités administratives ayant pris part à la commission régionale : le Gouverneur de Dakar, le Directeur des Domaines, le chef du Centre des services fiscaux de Ngor Almadies, ainsi que le Payeur général du Trésor ont été sollicités pour produire les procès-verbaux de conciliation, les actes d'acquiescement et les justificatifs de paiement en faveur des héritiers. En réponse révèle l’enquête, «aucun de ces services n’a fourni de réponse satisfaisante. Le Payeur général s’est contenté de transmettre un état des indemnisations versées à la société Sofico. Le Gouverneur, quant à lui, a renvoyé la demande vers Mamour Diallo, alors Directeur des Domaines et secrétaire de la commission, tandis que les services des Domaines demeurent silencieux face aux réquisitions.»
Face à ce mur d’opacité, à cet imbroglio, le magistrat d’instruction a décidé de relancer l’enquête, initialement menée sous l’autorité du chef de la Sureté urbaine de Dakar, le commissaire Bara Sangharé. Une volonté de briser le silence assourdissant des pièces manquantes, des réponses floues et des documents contestés. Une nouvelle étape qui va certainement s’ouvrir sur la convocation prochaine de l’ancien Directeur des Domaines, ainsi que des participants aux réunions de conciliation, y compris les propriétaires des titres fonciers n°5058/NGA, 13 833/NGA et 1838/NGA, dont les terrains, de superficies respectives de 8 285 m², 16 042 m² et 32 870 m², avaient fait l'objet d’une expropriation pour cause d’utilité publique.
Un signataire décédé, l’autre en voyage
Mais, derrière les chiffres et les procédures, se cache une amertume indicible chez les héritiers. Mboya Guèye, Rokhaya Thiaw et Ousmane Samba, les véritables ayants droit, sont tombés des nues en apprenant que leur avocat, Me So, avait à leur insu, négocié avec T. Sarr un rachat de leurs créances foncières. Sans en être informés, ils ont découvert que, «Me So aurait secrètement convenu avec Tahirou Sarr d'un rachat de leurs créances foncières, basé sur des procès-verbaux de conciliation établis en 2014.» Pourtant, les héritiers contestent avec force ces documents, pointant des incohérences aussi grossières que troublantes : L’un des signataires serait décédé au moment de la signature, tandis qu'un autre se trouvait hors du territoire national. Aux yeux des héritiers, ces éléments sont des preuves irréfutables d’une machination ourdie contre eux, une trahison déguisée sous le sceau de la légalité.
ABDOULAYE DIEDHIOU (l'OBS)
Tahirou Sarr, Me Abdourahmane So et les copies de chèques
D’après des informations exclusives obtenues par L’Observateur, si Me So et son clerc se retrouvent au cœur de l'enquête, c’est parce que l’homme d’affaires Tahirou Sarr, interrogé par les enquêteurs, aurait validé l’authenticité de procès-verbaux de conciliation, ceux des réunions n°0872 du 8 mai 2014 et n°2218 du 18 décembre 2014. Ces documents, censés justifier les indemnisations des familles, attesteraient de paiements effectués par chèques, remis entre les mains de Me So, pour un total de 257 460 000 FCFA pour les deux premiers titres fonciers, et 328 000 000 FCFA pour le dernier. Pourtant, selon les éléments de l'enquête, Tahirou Sarr s'est avéré incapable de fournir les copies de ces chèques, encore moins le numéro du compte à partir duquel ils auraient été émis.
Le silence des domaines, la défense du Gouverneur et les états d’indemnisations
Dans cette affaire marquée par des zones d’ombre, l’enquête a mobilisé toutes les autorités administratives ayant pris part à la commission régionale : le Gouverneur de Dakar, le Directeur des Domaines, le chef du Centre des services fiscaux de Ngor Almadies, ainsi que le Payeur général du Trésor ont été sollicités pour produire les procès-verbaux de conciliation, les actes d'acquiescement et les justificatifs de paiement en faveur des héritiers. En réponse révèle l’enquête, «aucun de ces services n’a fourni de réponse satisfaisante. Le Payeur général s’est contenté de transmettre un état des indemnisations versées à la société Sofico. Le Gouverneur, quant à lui, a renvoyé la demande vers Mamour Diallo, alors Directeur des Domaines et secrétaire de la commission, tandis que les services des Domaines demeurent silencieux face aux réquisitions.»
Face à ce mur d’opacité, à cet imbroglio, le magistrat d’instruction a décidé de relancer l’enquête, initialement menée sous l’autorité du chef de la Sureté urbaine de Dakar, le commissaire Bara Sangharé. Une volonté de briser le silence assourdissant des pièces manquantes, des réponses floues et des documents contestés. Une nouvelle étape qui va certainement s’ouvrir sur la convocation prochaine de l’ancien Directeur des Domaines, ainsi que des participants aux réunions de conciliation, y compris les propriétaires des titres fonciers n°5058/NGA, 13 833/NGA et 1838/NGA, dont les terrains, de superficies respectives de 8 285 m², 16 042 m² et 32 870 m², avaient fait l'objet d’une expropriation pour cause d’utilité publique.
Un signataire décédé, l’autre en voyage
Mais, derrière les chiffres et les procédures, se cache une amertume indicible chez les héritiers. Mboya Guèye, Rokhaya Thiaw et Ousmane Samba, les véritables ayants droit, sont tombés des nues en apprenant que leur avocat, Me So, avait à leur insu, négocié avec T. Sarr un rachat de leurs créances foncières. Sans en être informés, ils ont découvert que, «Me So aurait secrètement convenu avec Tahirou Sarr d'un rachat de leurs créances foncières, basé sur des procès-verbaux de conciliation établis en 2014.» Pourtant, les héritiers contestent avec force ces documents, pointant des incohérences aussi grossières que troublantes : L’un des signataires serait décédé au moment de la signature, tandis qu'un autre se trouvait hors du territoire national. Aux yeux des héritiers, ces éléments sont des preuves irréfutables d’une machination ourdie contre eux, une trahison déguisée sous le sceau de la légalité.
ABDOULAYE DIEDHIOU (l'OBS)