A mon "Président bien adoré"! Excellence, vous aviez promis que tout allait changer, hélas...

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 11 Février 2016 à 16:35 modifié le Jeudi 11 Février 2016 17:42

"La rupture n’est pas qu’un slogan. C’est un comportement, celui que les dirigeants de ce pays doivent adopter. Humilité, sobriété et rigueur doivent régir notre action politique. Je vous assure qu’il s’agit bien là d’une rupture, profonde, avec les pratiques en vigueur sous mon prédécesseur… Avec moi, tout va changer" avait soutenu mordicus mon "Président bien adoré" pour reprendre ce terme usité par la sublime Dié Maty Fall.

"Excellence", vous aviez dit cela dans un entretien accordé à nos confrères du controversé Jeune Afrique. L'interview a été publié le 3 Juillet 2012. 
Vous veniez à peine de prendre les manettes du pouvoir Exécutif. Plus tard, dans cette même interview, vous aviez renchéri: "Les Sénégalais ont réclamé une gouvernance plus vertueuse, plus éthique. Nous avons l’obligation de rendre des comptes, de réduire le train de vie et les dépenses naguère somptuaires de l’État. J’ai, par exemple, pris la décision de vendre le second avion de la présidence. J’ai aussi trouvé un gouvernement composé de 38 ministres en arrivant, et je l’ai ramené à 25. C’est désormais l’un des plus réduits d’Afrique, et je vous assure qu’il aurait été plus simple pour moi de distribuer plus largement les maroquins. Enfin, j’ai décidé de mettre fin à un certain nombre de projets qui n’ont que très peu d’incidence sur le développement du pays et illustrent un gaspillage de nos ressources dont les Sénégalais ne veulent plus. J’ai supprimé plus de 60 agences et directions nationales dont l’utilité n’était pas avérée. Autant de coupes qui ne réduiront en rien l’efficacité du gouvernement et de l’administration, bien au contraire…"

Malheureusement, la réalité est tout autre. Vous avez dépassé le nombre de ministres. L'effectif de l'actuelle ossature gouvernementale assez pléthorique, notamment avec votre pirouette de "secrétaires d'Etat" dépasse de loin ce que vous aviez promis. 

Excellence,  attardons-nous un peu sur le cas de la Justice Sénégalaise. Vous aviez également promis une justice impartiale. Malheureusement, N cas illustrent aujourd'hui le contraire. En effet, ces dossiers qui démontrent que la justice favorise l'un aux dépens de l'autre foisonnent.

A titre illustratif, "le dossier Mass Coki". Pour une vile affaire de vols de véhicules, ce garçon rendu célèbre par une chanson de son ami Waly, a été cravaté par les perspicaces limiers de la DIC. Puis, après un mois et quelques ...11 jours de détention préventive, le célèbre Massamba Fall alias Mass Coki bénéficie d'une mise en liberté provisoire; au même titre qu'un certain "CIE" (vous avez bien lu!), son cousin Abdou Lahat... Seul un certain Malick Mbengue cité dans la même affaire continue de purger sa détention préventive dans les lugubres dédales de la Mar de Rebeuss. 
Rien de cocasse! Oh que si, un nommé Moustapha Cissé a été bel et bien cité dans cette affaire, mais il n'a pas été inquiété. Les limiers partis le cueillir dans son fief religieux ont du rebrousser chemin. Il se dit que c'est parce que c'est un petit fils d'une chapelle religieuse qu'il a été ...épargné; ce, alors que la DIC l'a, selon nos informations, bel et bien localisé.  
"Nous attendons une instruction de la hiérarchie pour l'arrêter" nous a soufflé dépitée, au tout début de l'enquête, une source proche de la procédure enclenchée pour élucider cette affaire de berlines volées. N'est ce pas anormal?

Qui disait qu'être riche n’est ni bien ni mal, ce n’est ni une qualité, ni un mérite, ni un savoir-faire, ni un privilège, ni rien de tout cela?
Pourtant, force est de constater que lorsqu’on est riche, tout est plus facile. On jouit d’une sorte de respectabilité sociale, on peut mieux se loger, s’habiller, se soigner et on peut aussi et surtout mieux se défendre dans la vie, en général et dans la Justice en particulier.

Osons-le dire, notre système juridique  est aussi injuste pour les pauvres même si cela ne s’exprime pas du tout de la même manière. Mais le résultat est le même, lorsque par malheur, ou de manière tout à fait légitime, un individu se retrouve face à la Justice, il s’en sortira toujours mieux s’il est riche et ce, même s’il est condamné. Combien sont-ils à se faire inculper pour de moindre délit que celui de Mass Coki par exemple et qui purgent des années durant une détention préventive?

La Justice qui devrait être le premier domaine exonéré de tout rapport à l’argent est perverti par celui-ci. Si vous êtes riches donc puissants vous pourrez faire jouer vos relations, vous pourrez faire pression, vous pourrez soudoyer comme vous l'entendez. 
La richesse d’un accusé est donc toujours, quoi qu’on dise, un avantage substantiel. Ce n’est pas une donnée satellite ou périphérique, c’est au contraire le "nerf de la Guerre".

Le législateur se doit de réfléchir à cela quand il réforme la Justice. L’équité de traitement entre le riche et le pauvre doit être à la base de la réflexion judiciaire.

Bref, le commun  des Sénégalais espérerait que la justice serait égale pour tous;ceux  qui sont reconnus coupable par des preuves formelles,  condamnés en conséquence et sans traitement de faveur.

Nous reviendrons amplement sur d'autres cas aussi prégnant, notamment des promesses faites en son temps par le candidat... Macky Sall  !

Mamadou Ndiaye 
  Dirpub www.dakarposte.com
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