A Ziguinchor, SONKO affirme que le livre de l’historienne française sur la Casamance ne sera pas autorisé au Sénégal

Rédigé par Dakarposte le Samedi 2 Novembre 2024 à 13:15 modifié le Samedi 2 Novembre 2024 13:21

« L’idée de la Casamance autonome – Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal », l’ouvrage de Séverine Awenengo Dalberto (publié chez Karthala) ne sera pas autorisé au Sénégal, a affirmé vendredi soir le Premier ministre Ousmane SONKO lors d’un meeting à Ziguinchor.

Vous avez tous entendu parler d’un livre écrit par une Française. On en a discuté, le Président Diomaye et moi. Ce livre-là, personne n’en fera la promotion ici au Sénégal. Si cette France veut écrire, elle n’a qu’à aller écrire sur la Corse qui demande son indépendance à la France. Elle n’a qu’à aller écrire sur la Nouvelle-Calédonie qui réclame son indépendance. Mais elle n’a pas à écrire sur le Sénégal”, a affirmé le Premier ministre en pleine campagne électorale au coeur de la Casamance.

Le leader de PASTEF ne s’arrête pas là. Il demande à la France de ne pas revenir sur le témoignage de l’archiviste Jacques CHARPY. “La France avait témoigné dans les années 90 avec Jacques CHARPY en clarifiant l’appartenance totale de la Casamance au Sénégal. Maintenant, qu’il y a un régime, qui n’est pas anti-français, mais pro-sénégalais seulement, qui dit que nous voulons notre souveraineté. Qui dit que nous ne voulons plus être les valets de la France, on nous sort un livre pour verser dans la notion d’autonomie. On ne veut pas d’autonomie (de la Casamance). Ce n’est pas ça la question. Nous sommes un Etat unitaire du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Les mêmes réalités vont s’appliquer sur chaque portion du territoire national”, dit-il.

Avant d’enchaîner: “Ce livre-là ne sera pas autorisé au Sénégal, ne sera pas commercialisé au Sénégal. Parce qu’on ne va pas accepter que des gens viennent d’ailleurs pour nous parler de ce qui nous concerne, nous Sénégalais. Si la France veut donner des archives, elle n’a qu’à nous donner les archives de ses exécutions sommaires au Sénégal pendant la colonisation. Des guerres qu’elle a menées ici, des tortures, des travaux forcés. C’est ça qu’on attend de la France. Qu’elle nous donne les archives de Thiaroye 44. Mais on n’a pas besoin des archives sur une prétendue autonomie de la Casamance”.

À l’annonce de la présentation de ce livre, des responsables et intellectuels de l’ancien régime avaient levé la voix et décrit l’ouvrage comme “dangereux” pour l’unité nationale, et remettant en question les acquis sur la paix en Casamance.


































walf
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