A Dakar, le changement climatique fait son lit

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 10 Décembre 2015 à 23:35 modifié le Jeudi 10 Décembre 2015 23:37

En Afrique, la population urbaine augmente plus vite que sur n'importe quel autre continent. Sur les 13 millions d'habitants que compte le Sénégal, 43% vivent à Dakar ou dans les environs. Ils ont fui la sécheresse au Sahel dans les années 70-80. En raison du changement climatique, ces banlieues spontanées sont régulièrement inondées pendant la saison des pluies.


 
 
Chaussée de bottes en caoutchouc, Fanta, 18 ans, une habitante de Thiaroye, attend patiemment que l'eau se retire. A la recherche d'un travail, ils sont de plus en plus nombreux à quitter la campagne et à venir s'installer à la périphérie de la capitale.
 
 
 
 
Sur les 13 millions d'habitants que compte le Sénégal, 43% vivent en périphérie de Dakar, où les maisons sont souvent construites sans autorisation.
 
 
 
Drame familial à Thiaroye. Face à la montée des eaux, Aida et sa famille doivent se réfugier sur le toit. Elevant seule ses enfants, cette mère de famille n'a pas les moyens de régler la facture pour pomper l'eau. Elle va devoir quitter sa maison.
 
 
 
Dakar, la capitale du Sénégal, sous les eaux : chaque année à la saison des pluies, de juillet à septembre, les rues de la proche banlieue se transforment en fleuve.
 
 
 
Vivre au milieu de la misère : «Le défaut de capital intensifie l'expérience de la finitude ; Il enchaîne à un lieu», synthétise le sociologue français Pierre Bourdieu.
 
 
 
Dans les zones périurbaines, la croissance rapide de la population et les cités construites illégalement ajoutent au chaos pendant la saison des pluies, de juillet à septembre. La Banque mondiale estime à 40% la proportion de maisons qui ont été construites dans des zones à risques.
 
 
 
En wolof, «keur» signifie «maison». On le prononce comme le mot français «cœur».Touchés par les crues, les keurs dakaroises sont fissurées, source de malheur, puisque les habitants se retrouvent sans un toit sûr et confortable.
 
 
 
Pour remplacer les canalisations du tout-à-l'égout, on creuse des fosses septiques dans le quartier. Souvent les eaux usées polluent les eaux souterraines.
 
 
 
Construite sur une digue, la nouvelle autoroute est préservée des crues. Payante, elle n'attire pas les usagers, qui continuent à emprunter la route nationale 1 qui longe l'autoroute, ainsi que la route principale qui mène à Rufisque.
 
 
 
Les experts estiment qu'il faudra encore 5 ou 10 ans au gouvernement sénégalais pour régler les problèmes récurrents, comme les inondations, causés par le changement climatique. En 2013, Flurina Rothenberger, photographe suisse, a remporté un prix au Greenpeace Photo Award.
Source Liberation.fr (photos Flurina Rothenberger) 
 
 
Cheikh Amidou Kane
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