Le terme de « femme fontaine » fait rougir, s’interroger ou fantasmer. Souvent associé à l’imagerie porno, on en entend parler sans vraiment comprendre ce phénomène lié à l’orgasme féminin… qui peut concerner toutes les femmes !
Un voile de mystère obscur entoure ce qu’on appelle « les femmes fontaines » ou « squirting » en anglais. La représentation qu’on s’en fait est souvent tronquée par les images véhiculées par l’industrie pornographique. On imagine des geysers vivants, qui peuvent exciter certains et en angoisser d’autres. Cette réaction physique est pourtant loin d’être une hérésie ou réservée à une minorité de femmes. Elles sont devenues des sortes de mythes car on a mis du temps à aborder la question du plaisir féminin. D’ailleurs, aucun terme scientifique n’existe pour évoquer ce phénomène. Les premières études sur le plaisir féminin datent des années 1970, et la science en est encore au stade des hypothèses.
Qu’entend-on par femmes fontaines ?
Il s’agit de femmes qui expulsent, parfois de manière assez puissante, une certaine quantité de liquide au cours de l’acte sexuel. Cette quantité peut parfois aller jusqu’à 300 mL. Cela peut être conjoint à l’orgasme, ou seulement dû à une stimulation. Quoiqu’il arrive, le phénomène est lié à un plaisir intense.
Ejaculation féminine et « squirting » sont deux choses différentes
La plupart des gens pensent que les deux termes sont interchangeables. Or, une femme peut avoir une éjaculation sans pour autant avoir une réaction fontaine. Les deux liquides émis ont deux origines différentes. L’éjaculation féminine produit une faible quantité de liquide, qui peut tout à fait passer inaperçu.
De quoi est composé le liquide expulsé ?
Le liquide produit lors de l’éjaculation féminine se mélange aux sécrétions vaginales et émane des glandes de Skene, sorte de prostate féminine. Le liquide expulsé lors du phénomène de femmes fontaines est produit quant à lui par les reins, il vient de la vessie et sort via l’urètre. Pour autant, il ne s’agit pas du tout d’urine, rassurez-vous, mais d’un dérivé avec un taux d’urée quasiment nul, que l’on peut assimiler à de l’eau. Ce fluide non fertile, sans cellulle reproductive donc, est incolore et inodore.
Toutes les femmes peuvent être fontaines
Il n’y a pas les femmes fontaines et les autres. Anatomiquement, rien ne les différencie. Ainsi, plusieurs experts comme le Dr Samuel Salama affirment que toutes les femmes sont des fontaines qui s’ignorent. Cependant, une minorité de femmes l’expérimentent : 6 à 36 % des femmes, selon les études.
Le phénomène de fontaine n’est pas systématique
Être une femme fontaine n’est pas une nature définitive. Certaines le découvrent dès le premier rapport sexuel, d’autres bien plus tard. Pour certaines, cette expulsion se produira à chaque orgasme et pour d’autres, c’est un fait plutôt occasionnel. La femme fontaine peut être n’importe quelle femme et il n’existe pas un profil particulier. La science a d’ailleurs du mal à expliquer comment se produit ce phénomène. Seul fait commun aux différents témoignages et expériences : il faut un grand lâcher prise de la part de la femme pour atteindre cet état.
Certains exercices peuvent favoriser la réaction de fontaine
Certaines femmes parviennent ainsi à contrôler le phénomène, mais c’est assez rare. Le livre « Femmes fontaines & éjaculation féminine: mythes, controverses et réalités », des auteurs Samuel Salama et Pierre Desvaux, comporte ainsi un chapitre d’exercices pratiques pour apprendre à faire jaillir la source de ce plaisir si particulier. A vous de jouer !
Un phénomène qui intrigue partout dans le monde
On parlait déjà de la femme fontaine dans la Chine et dans l’Inde antique avec le tantrisme. Aujourd’hui, an Asie, on appelle le liquide expulsé « le nectar de lotus ». Au Rwanda, l’éducation sexuelle traditionnelle favorise l’éjaculation féminine : elle est signe de fertilité, d’épanouissement et de bonheur conjugal, et donc très recherchée ! Les fontaines sont ainsi érigées au stade de déesses, puisqu’elle libère le « kunyaza » ou, en français, « l’eau sacrée ». Cette tradition rwandaise fait écho à un fait historique : une reine terriblement frustrée par les guerres qui éloignaient son époux loin s’est résolue à faire appel à son serviteur. Ce dernier approcha fébrilement son pénis du clitoris de la reine, ce qui provoqua le kunyaza, une tradition racontée dans un documentaire d’Olivier Jourdain.
Une chose est sûre, le sujet ne laisse personne indifférent. Sur Google, on recense plus d’1 500 000 requêtes concernant ce phénomène, dont vous connaissez désormais les secrets !