5 pays africains enregistreront une croissance de 7% par an entre 2015 et 2017, selon la Banque mondiale ; le Sénégal "out"

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 7 Octobre 2015 à 00:26 modifié le Mercredi 7 Octobre 2015 00:45

Avec la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), la relance de l’économie sénégalaise devrait se consolider, a indiqué en Juillet 2015 Amadou Bâ, lors de son passage à l’Assemblée nationale pour les raisons du Débat d’orientation budgétaire (Dob). Dans le document introductif du Dob, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a projeté le taux de croissance du Produit intérieur brut (Pib) à 5,4% en 2015. Pour 2016, 2017 et 2018, la croissance devrait, selon le document de la Commission de l’économie générale, des finances, du plan et de la coopération économique, s’établir respectivement à 6,4%, 7% et 7,2%, dans un contexte de maîtrise de l’inflation et du déficit budgétaire. Le déficit budgétaire est passé de 5,4% du Pib en 2013 à 4,9% en 2014. Et, la Banque vient ramer à contre courant, notamment en publiant un rapport dans lequel le Sénégal est aux abonnés absents.


Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne continueront d'afficher une croissance économique robuste en dépit de la baisse de régime marquée qu’enregistre la région en raison d'un environnement économique moins favorable, a estimé la Banque mondiale dans un rapport publié le 5 octobre.  Ainsi, la Côte d'Ivoire, l'Éthiopie, le Mozambique, le Rwanda et la Tanzanie devraient enregistrer une croissance de 7%  au moins par an entre 2015 et 2017, selon la dernière édition d' «Africa's Pulse», publication semestrielle de la Banque mondiale qui analyse les perspectives économiques de l'Afrique subsaharienne. Ce taux de croissance élevé proviendra notamment des investissements dans l'énergie, les transports, le secteur extractif et de la hausse de la  consommation des ménages.

Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, la croissance économique a marqué le pas dans les pays d'Afrique subsaharienne. Elle atteindra 3,7% en 2015 au lieu des 4,6% affichés en 2014, soit le taux de croissance le plus faible depuis 2009.

En 2015, la croissance dans la région sera plus faible que la moyenne de 6,5% constatée au cours de la période 2003-2008. Elle sera même inférieure au taux de croissance de 4,5% enregistré après la crise financière mondiale entre 2009 et 2014.

Pour 2016, la Banque mondiale prévoit un rebond de la croissance à 4,4% qui s'accélèrerait en 2017 pour atteindre 4,8%.

Ce ralentissement de la croissance s'explique par la chute brutale des cours du pétrole et des autres matières premières. Mais Africa's Pulse souligne que d'autres facteurs exogènes ont pesé sur les performances économiques de l'Afrique, comme le ralentissement de l'économie chinoise et le durcissement des conditions financières au niveau mondial.

L'insuffisante production d'électricité dans de nombreux pays africains a accentué ces facteurs négatifs qui entravent la croissance économique en 2015. «La fin du super-cycle des matières premières constitue une opportunité pour les pays africains de relancer leurs réformes afin de moderniser leur économie et de diversifier leurs sources de croissance. La mise en œuvre de bonnes politiques pour stimuler la productivité agricole et réduire les coûts de l’électricité tout en augmentant l’accès permettra d’accroître la compétitivité et de soutenir la croissance de l’industrie légère», a déclaré Makhtar Diop (photo), vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne.

Par ailleurs, Africa’s Pulse révèle que la réduction de la pauvreté a été plus rapide qu’attendue en Afrique subsaharienne. Selon la Banque mondiale, la prévalence de la pauvreté sur le continent aurait en effet diminué, passant de 56% en 1990 à 43% en 2012. Au cours de la même période, la population africaine a vu ses conditions de vie s’améliorer, tout particulièrement au niveau de la santé (mortalité maternelle et infantile) et de la scolarisation dans le cycle primaire où les inégalités basées sur le genre se sont fortement réduites.

Les taux de natalité toujours très élevés en Afrique ont cependant limité l’impact de deux décennies de forte croissance économique sur le nombre total de personnes pauvres. Les pays africains ont toujours du retard par rapport aux autres régions au regard des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Mamadou Ndiaye
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