3.303 milliards d'euros de dette pour être exact. La dette publique de la France a encore gonflé au troisième trimestre, s'établissant à 113,7% du produit intérieur brut (PIB) contre 112,2% fin juin, a indiqué vendredi 20 décembre l'Insee. De juillet à septembre, la dette a ainsi augmenté de 71,7 milliards d'euros, pour atteindre donc 3.303 milliards d'euros. Un chiffre passé un peu sous les radars en cette période de départs en vacances pour les fêtes de fin d'année et de tractations politiques pour former le gouvernement Bayrou.
En 2000, le stock de dettes de la France avoisinait les 870 milliards d'euros, puis les 2000 milliards en 2016. De quoi en inquiéter plus d'un sur la situation budgétaire de la France. En 2007, François Fillon annonçait par exemple être "à la tête d'un État qui est en situation de faillite". Que dire alors en cette fin 2024?
"Pas de quoi s'inquiéter"
"Il n'y a pas de quoi s'inquiéter", estime sur BFM Business Nathalie Janson, professeur à Neoma Business School qui rappelle que "l'euro permet de s'endetter davantage". En revanche, "quand on compare aux Etats-Unis, qui est aussi un pays très endetté, on ettouffe car on n'a pas de productivité". Pas d'inquiétude sur le papier donc mais la France n'est pas non plus "sur une route très enthousiasmante".
"Il n’y a pas de raison d’être alarmiste, la France n'est pas la Grèce et oui la dette se place bien", confirme Dorothée Rouzet, cheffe économiste de la direction générale du Trésor, tout en rappelant que les investisseurs étrangers sont toujours présents.
Mais "le risque est plutôt celui du lent déclin que de la crise brutale qui n’existe pas aujourd’hui", détaille Dorothée Rouzet. D'après elle, les points d'attention concernent plutôt la perte de compétitivité de la France vis-à-vis de ses voisins européens qui "vont revenir sous les 3% plus vite que nous". De la même manière, "s'endetter pour payer les retraites est un peu gênant" alors que d'autres pays vont plutôt l'orienter vers la croissance de leur PIB.
Une confiance de partenaires européens limitée
"On est en déficit courant en France mais ce n’est pas la faute des Français mais des dépenses de l’Etat", insiste Christian Parisot, économiste, conseiller auprès d’Aurel BCG. "Au niveau européen, on a un excès d’épargne qui explique l’appétit pour notre dette", développe-t-il.
Ce dernier émet également un doute sur la limite de la confiance de nos partenaires européens, toujours maintenue malgré l'instabilité parlementaire française persistante. "Qui aurait pu prévoir une défiance vis-à-vis de la dette anglaise? Ça s'est fait en 24 heures", s'interroge-t-il. Une certaine "vulnérabilité" qui prouve que rien n'est jamais sûr sur le marché obligataire.
"On joue avec le feu, il faut faire très attention avec ce qu'on communique", conclut-il, car il suffit d'un élan de défiance de la part de nos partenaires européens pour que la gestion de la dette vire au cauchemar.
Bfmtv
En 2000, le stock de dettes de la France avoisinait les 870 milliards d'euros, puis les 2000 milliards en 2016. De quoi en inquiéter plus d'un sur la situation budgétaire de la France. En 2007, François Fillon annonçait par exemple être "à la tête d'un État qui est en situation de faillite". Que dire alors en cette fin 2024?
"Pas de quoi s'inquiéter"
"Il n'y a pas de quoi s'inquiéter", estime sur BFM Business Nathalie Janson, professeur à Neoma Business School qui rappelle que "l'euro permet de s'endetter davantage". En revanche, "quand on compare aux Etats-Unis, qui est aussi un pays très endetté, on ettouffe car on n'a pas de productivité". Pas d'inquiétude sur le papier donc mais la France n'est pas non plus "sur une route très enthousiasmante".
"Il n’y a pas de raison d’être alarmiste, la France n'est pas la Grèce et oui la dette se place bien", confirme Dorothée Rouzet, cheffe économiste de la direction générale du Trésor, tout en rappelant que les investisseurs étrangers sont toujours présents.
Mais "le risque est plutôt celui du lent déclin que de la crise brutale qui n’existe pas aujourd’hui", détaille Dorothée Rouzet. D'après elle, les points d'attention concernent plutôt la perte de compétitivité de la France vis-à-vis de ses voisins européens qui "vont revenir sous les 3% plus vite que nous". De la même manière, "s'endetter pour payer les retraites est un peu gênant" alors que d'autres pays vont plutôt l'orienter vers la croissance de leur PIB.
Une confiance de partenaires européens limitée
"On est en déficit courant en France mais ce n’est pas la faute des Français mais des dépenses de l’Etat", insiste Christian Parisot, économiste, conseiller auprès d’Aurel BCG. "Au niveau européen, on a un excès d’épargne qui explique l’appétit pour notre dette", développe-t-il.
Ce dernier émet également un doute sur la limite de la confiance de nos partenaires européens, toujours maintenue malgré l'instabilité parlementaire française persistante. "Qui aurait pu prévoir une défiance vis-à-vis de la dette anglaise? Ça s'est fait en 24 heures", s'interroge-t-il. Une certaine "vulnérabilité" qui prouve que rien n'est jamais sûr sur le marché obligataire.
"On joue avec le feu, il faut faire très attention avec ce qu'on communique", conclut-il, car il suffit d'un élan de défiance de la part de nos partenaires européens pour que la gestion de la dette vire au cauchemar.
Bfmtv